Nous n’y avions jamais pensé : l’archéologue creuse mais « à l’horizontale » et laisse affleurer une sorte de feuille temporelle parmi d’autres sur laquelle des hommes ont vécu et créé. C’est encore plus marquant à la villa, lieu de pouvoir et de plaisir : une vaste étendue de micro-cailloux colorés est ce qui reste d’une œuvre d’art totale et collaborative. Plusieurs couches d’activités humaines se superposent. Passées, présentes et même futures puisque le « lieu qui protège » a lui aussi subi l’épreuve du temps et fera bientôt l’objet d’une réfection.

Notre pratique s’est toujours nourrie du contexte singulier dans lequel elle s’inscrit, prenant des formes différentes : Installation, sculpture, vidéo, dessin, action dans l’espace public, photographie… Faire des trous dans le réel, y prélever des signes souvent banals, les déplacer vers d’autres champs de signification. Parfois, par chance, ceux-ci semblent flirter avec l’universel. Chaque projet devient une sorte d’amplificateur poétique du tangible.

Cette invitation est l’occasion de jouer à creuser à travers ces différents contextes avec un matériau que l’archéologue ne connaît que trop bien : la terre. La céramique devient le vecteur d’une autre approche du site et joue à dialoguer avec les différents maîtres des lieux : ceux qui s’y prélassèrent, ceux qui le façonnèrent, et ceux qui aujourd’hui encore le protègent ou le visitent.

Une résidence à l’Espace o25rjj au cœur de Loupian où nous investirons la F.L.A.C., nous permettra de fouir un peu plus et d’y restituer le fruit de ce fouissement.

Du 17 Juin au 6 Novembre, au Musée gallo-romain Villa-Loupian, accès compris dans les conditions normales d’entrées.